Pourquoi partir enseigner en Afrique ? (et comment s’y prendre)
Pourquoi recommanderiez-vous aux enseignants de partir travailler en Afrique ?
L’Afrique est un continent diversifié, si ce n’est le plus diversifié de la planète. Pourtant, dans d’autres régions du monde, on a tendance à considérer l’Afrique comme un bloc plutôt que comme les 50 pays distincts qui le composent. Les pays africains abritent de grandes villes développées, des infrastructures, des équipements sociaux et des horizons. Nous avons également de belles résidences, des plages, des zones urbaines et rurales, des centres commerciaux et de loisirs et des lieux de divertissement.
Cette diversité a pour conséquence des programmes éducatifs tout aussi variés. Les enseignants et les éducateurs ont non seulement le choix entre différents pays, mais cette variété se reflète aussi dans les différents types d’écoles.
D’après moi, l’avantage majeur à partir travailler en Afrique est que, contrairement à des pays comme les États-Unis et le Royaume-Uni, le coût de la vie y est considérablement plus faible, tandis que les systèmes de rémunération y sont très attractifs. C’est une excellente occasion d’épargner et de s’ouvrir à d’autres cultures.
Comment les enseignants trouvent-ils du travail en Afrique ?
Plusieurs agences de recrutement internationales affichent les postes disponibles et recrutent pour le compte des écoles. Je recommande vivement aux enseignants qui souhaitent enseigner en Afrique de faire appel à de telles agences, en particulier à ceux qui s’aventurent pour la première fois sur la voie de l’enseignement international.
Les professeurs dotés d’une plus grande expérience de l’enseignement international ont d’autres ressources à leur disposition. Je dispose d’un solide réseau de collègues enseignants internationaux provenant d’établissements dans lesquels j’ai travaillé et d’anciens étudiants de troisième cycle en éducation internationale. Les offres d’emploi sont généralement envoyées via ces réseaux.
Par le passé, j’utilisais également LinkedIn pour publier des offres de postes vacants et recruter des directeurs d’école, qui est d’ailleurs une bonne plateforme de recrutement.
Où recommanderiez-vous aux enseignants de chercher des opportunités d’emploi ?
En termes d’endroit à considérer, cela dépend de chaque enseignant et de ses centres d’intérêt. Il est toutefois très important de tenir compte du climat politique. Il est facile de considérer les pays africains comme étant en grande partie peu sûrs et bien qu’il soit inexact d’émettre de telles hypothèses générales, comme partout ailleurs, il est toujours judicieux de faire des recherches sur le climat politique d’un pays avant de s’y installer.
C’est un domaine dans lequel les agences de recrutement peuvent certainement aider. Je voudrais également mettre en garde contre l’obtention d’informations provenant d’une seule et unique source.
Les informations recueillies sur Internet sont parfois obsolètes. J’encourage les enseignants à contacter les écoles directement par l’intermédiaire de leurs représentants ou par courrier électronique. Le processus d’entretien est également une bonne occasion de poser des questions et d’en apprendre davantage sur la vie et le travail dans certains pays. Le Rwanda est l’un des meilleurs exemples de réussite et de redressement économique en ce moment. Donc, si quelqu’un cherche…
Quelles qualifications les enseignants doivent-ils posséder pour postuler à un emploi dans un pays africain ?
Une qualification ou certification en enseignement et, dans certains cas, une expérience antérieure est l’exigence de base pour la plupart des postes internationaux. De nombreux pays recherchent expressément des enseignants certifiés dont la certification dépend du programme d’études. Certaines offres d’emploi précisent le nombre d’années d’expérience, qui est généralement d’environ 1 à 3 ans, mais elles peuvent également exiger une expérience préalable ou la connaissance d’un programme d’études spécifique, tel que le programme national britannique, l’IBPYP, l’américain et le japonais ou d’autres.
Vous avez introduit la méthode de planification Backward Design au Tchad. De quoi s’agit-il et quel en était le l’objectif ?
Le programme d’études AISN était fondé sur des normes. Nous avons en fait modifié la manière dont les enseignants respectaient ces normes en travaillant en sens inverse. La conception en amont fait partie du cadre de travail plus global « Comprendre par conception », développé par McTighe et Wiggins, au sein duquel l’accent est mis sur le respect des normes au moyen d’un processus en trois étapes.
Tout d’abord, identifier les objectifs ou les résultats. Deuxièmement, déterminer ce qui constituerait une preuve acceptable d’apprentissage. Et enfin, planifier ou concevoir des expériences d’apprentissage. Fondamentalement, les objectifs et les évaluations sont déterminés avant la planification des cours, ce qui est l’inverse de l’approche plus traditionnelle qui consiste à enseigner d’abord puis à concevoir les évaluations.