En quoi cette seule habitude peut transformer votre façon d’enseigner ?

Pourquoi vous évaluer ?

En tant qu’enseignant, vous réfléchissez probablement naturellement. C’est à la fin du cours que viennent les pensées (« Dans le mille ! », « Comme c’est beau de voir Noah si concentré aujourd’hui », « Hmm, rien ne s’est passé comme prévu ») et, selon leur intensité ou leur importance, vous sortent de l’esprit ou commencent à vous ronger.

Cependant, la différence entre ce type de réflexion automatique et la pratique de l’auto-évaluation réside dans le fait que cette dernière est beaucoup plus systématique et habituelle. Cela nécessite plus de temps et d’énergie, mais le retour sur investissement est excellent.

Les enseignants ayant une formation en entreprise connaissent probablement les bilans traditionnels. Heureusement, l’un des principaux avantages de l’auto-évaluation, par rapport aux bilans des employés, est qu’elle vous permet, en votre qualité d’enseignant, de réfléchir à vos propres difficultés et de concevoir des approches pour les corriger. Cela vous évite de subir des jugements instantanés, infondés sur votre enseignement et accroît la maîtrise et la possession de votre propre évolution.

(Certains) avantages de l’autoréflexion :

• Il s’agit d’un processus entièrement personnalisé
• Il identifie des défis et des compétences que vous avez peut-être négligés
• Il vous permet de vous concentrer sur les problèmes qui vous pèsent
• Le processus va au-delà d’expressions consacrées telles que « performances satisfaisantes » ou « domaines à améliorer »
• Il tire parti du fait que vous êtes le mieux placé pour connaître vos élèves et votre style d’enseignement.
• Il vous oblige à être honnête sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas en classe
• La réflexion montre que vous prenez au sérieux votre travail et votre avenir d’éducateur.
• C’est un outil d’apprentissage à vie

Effectuer une auto-évaluation

Trois éléments de base interviennent dans la planification de votre auto-évaluation : une série de questions et d’objectifs, la spécificité et l’honnêteté dont vous faites preuve dans vos réponses et un environnement agréable.

1. Identifier les questions et fixer les objectifs

Entrepreneur, écrivain et auto-évaluateur passionné, Chris Guillebeau suggère de commencer par deux questions centrales :

• Qu’est-ce qui a bien fonctionné ?
• Qu’est-ce qui n’a pas vraiment marché ?
Pour relier cela à votre enseignement, il est judicieux d’élargir ces questions et de les adapter concrètement. Vous pouvez choisir de vous poser des questions telles que :
• Quels commentaires ai-je reçus cette année ?
• Quel a été mon meilleur moment en classe ?
• Dans quelle mesure suis-je satisfait de l’équilibre entre ma vie professionnelle et ma vie privée ?
• Quels ont été mes moments préférés ce semestre ?
• À quelle période ai-je préféré enseigner ?
• À quelle période n’ai-je pas aimé enseigner ?
• Quelles compétences ai-je acquises ou améliorées ce semestre ?
• Qu’est-ce qui m’a rendu fier ce semestre ?
• Qu’est-ce qui a été une victoire majeure ce semestre ?
• Comment ai-je surmonté un problème particulier ?
• Quels sont mes points forts en tant qu’enseignant et comment évoluent-ils ?
• Quels sont mes difficultés actuelles en tant qu’enseignant ?

Ensuite, fixez des objectifs pour le semestre suivant en vous posant des questions telles que :

• Quelles compétences voudrais-je développer au prochain semestre ?
• À quoi ressemblerait un « lundi satisfaisant » ?
• Quels sont les deux domaines à améliorer en premier lieu ?
• À qui puis-je m’adresser en tant que mentor potentiel ?
• Quel est l’enseignant que j’admire considérablement et pourquoi ?
• Où trouver des ressources gratuites pour développer mon enseignement ?

2. Spécificité et honnêteté

Essayez d’être aussi précis que possible et concentrez-vous sur ce que vous êtes en mesure de changer. Considérez la différence entre « Je n’apprécie pas mon cours pour les adolescents du lundi. Je compte demander un autre niveau l’année prochaine » et « Je n’apprécie pas mon cours pour les adolescents du lundi, car je dois toujours courir pour arriver à l’heure et cela me stresse. »

Dans la seconde réflexion, l’enseignant identifie la gestion du temps comme la cause principale du problème. Ainsi, il pourra prendre les mesures nécessaires pour arriver à l’heure et, par conséquent, appréciera probablement davantage d’enseigner à cette classe.

De même, soyez prêt à être honnête envers vous-même. Si votre enseignement a souffert, déterminez pourquoi. Si une classe ou un étudiant en particulier ne réussit pas, recherchez-en rigoureusement la cause.

3. Un environnement agréable

Il est important de ne pas se précipiter au moment d’entreprendre une auto-évaluation. Certaines personnes ne jurent que par la tranquillité d’une chambre d’hôtel peu coûteuse où elles se retrouveront vraiment seules avec leurs pensées. Cela semble idéal. Toutefois, si vous ne pouvez tout simplement pas vous le permettre ou justifier cela, essayez d’engager une baby-sitter, d’éloigner votre partenaire et vos enfants pour la journée ou de vous échapper de chez vous en vous rendant à la bibliothèque ou dans votre café préféré.

Si vous partagez votre maison et qu’il vous est impossible de vous retrouver seul, informez vos colocataires ou votre famille que vous travaillerez au cours des prochaines heures. Octroyez-vous une plage horaire dans votre agenda, puis fermez votre porte.

Où que vous soyez, installez-vous aussi confortablement que possible. Éteignez le Wi-Fi et votre téléphone, apportez une bouilloire, commandez quelques mets délicieux, préparez des en-cas énergisants, écoutez de la musique apaisante – et lisez attentivement les questions, en prenant le temps de répondre à chacune d’elles. Que vous choisissiez de saisir vos observations et vos objectifs sur l’ordinateur, de les enregistrer ou de les écrire à la main sur une feuille de papier, l’important est de les sortir de votre tête.

Quelle est la prochaine étape ?

Cela dépend vraiment de vous ! Vous pouvez choisir de mettre fin au processus et revenir sur vos idées lors de l’évaluation suivante. Vous pourriez même vous sentir enclins à lire votre évaluation à intervalles réguliers, disons, une fois par mois ou au début de chaque semaine. Votre manière d’évoluer dépendra de votre situation actuelle : la simplicité de votre évaluation, ce que vous avez appris sur vous-même, la complexité des objectifs fixés et votre niveau de satisfaction à l’égard de votre enseignement.

Si vous jugez utile de bénéficier d’un soutien supplémentaire, essayez de trouver un collègue ou un mentor compréhensif pour discuter des objectifs, identifiez les moyens d’aller de l’avant ou élaborez de plan de soutien.

Votre processus peut même révéler un désir d’expérimenter d’autres méthodes d’auto-évaluation ; par exemple, enregistrer votre classe, solliciter une évaluation de la part d’un collègue, tenir un journal ou demander à vos étudiants des commentaires anonymes.

Les auto-évaluations sont un outil précieux qui permet aux enseignants d’identifier les domaines difficiles, de mettre en évidence leurs réussites et de sortir de l’engrenage des leçons, des évaluations et des engagements. En raison de la nature du calendrier scolaire, les enseignants sont bien placés pour ajouter des auto-évaluations à des moments stratégiques tels que les fins de semestre. L’intérêt de l’auto-évaluation est qu’il s’agit d’une stratégie personnelle.

Ce qui fonctionne pour vous pourrait tout à fait ne pas fonctionner pour un collègue – et c’est très bien ainsi. L’important est d’analyser afin de commencer chaque nouveau semestre avec un objectif en tête.