Comment l’apprentissage d’une langue à l’étranger a profité à mes étudiants…
Dites-nous où vous êtes allée avec vos étudiants
À trois reprises, je me suis rendue sur le campus d’EF Tarrytown à New York avec des lycéen de dernière année et des étudiants de cycle supérieur. Ces voyages ont eu lieu pendant les vacances de printemps. Le but premier de chaque voyage était de participer à deux programmes d’EF : l’IQUF, où des équipes d’élèves d’écoles mexicaines se font concurrence dans le cadre de différents événements, et le projet ACE, qui permet aux étudiants de se mesurer individuellement les uns aux autres.
Bien sûr, mis à part l’aspect académique des programmes, les enseignants et les étudiants ont pu visiter des sites d’intérêt autour de Tarrytown, Manhattan, Boston et Philadelphie.
Qu’est-ce qui préoccupait vos étudiants avant le voyage ?
Comme c’était la première fois qu’ils voyageaient seuls, de nombreux étudiants étaient tout aussi stressés qu’enthousiastes. Ils ne savaient pas trop à quoi s’attendre et avaient conscience que leur famille ne serait pas présente pour les protéger. Je pense que leurs principales préoccupations étaient des questions telles que « Et si je me perdais ? Et si je n’étais pas capable de me débrouiller tout seul ? »
Comment ces inquiétudes se sont-elles dissipées au cours du voyage ?
Dès qu’ils ont fait leurs adieux à leurs familles et que nous sommes partis pour l’aéroport, les étudiants se sont vraiment enthousiasmés pour le voyage, sans aucune anxiété. Quand nous sommes arrivés sur le campus et qu’ils ont vu à quoi ressemblaient les dortoirs et constaté que je serais là pour faciliter les choses, ils se sont détendus et ont commencé à vraiment apprécier l’expérience.
Quels changements avez-vous pu observer chez vos étudiants, à l’intérieur et à l’extérieur de la salle de classe, durant vote voyage à l’étranger ?
Ils sont devenus plus posés, plus à l’aise dans un nouvel environnement et, surtout, plus indépendants et autosuffisants. Ils ont appris à se prendre en charge et à prendre soin des autres.
Pouvez-vous décrire un moment d’hilarité dont vous avez été témoin ?
Je pense que le moment le plus amusant a été une conversation entre une étudiante et à sa mère le jour de notre retour au bercail. Mon étudiante était super excitée parce qu’elle avait pu utiliser une machine à laver sans demander l’aide de personne. Elle racontait à sa mère tout ce qui concernait la salle de lavage et la manière dont elle avait tout compris par elle-même et aidé ses amis à faire leur propre lessive.
Elle était tellement fière. Jusqu’à ce que sa mère (affichant un large sourire) lui déclare « parfait ! Désormais, tu pourras m’aider à faire la lessive à la maison ! » Le visage de mon étudiante est immédiatement passé de la fierté à l’affliction.
Quelle expérience vos étudiants ont-ils vécue à l’étranger qui n’aurait pas été possible autrement ?
Mes étudiants viennent de milieux très protégés, où les familles sont très présentes et où ils restent enfants dans de nombreux domaines. Ainsi, être « seul » et se prendre en charge à l’étranger a été une expérience révélatrice. Au début, ils ne savaient plus qui ils étaient et doutaient considérablement de leur propre force. Pendant notre court séjour là-bas, nous avons été ravis de les voir évoluer et découvrir qui ils étaient et de quoi ils étaient capables.
De quelle manière continuez-vous d’observer les effets du voyage sur votre classe maintenant que vous êtes de retour ?
Je constate qu’ils sont devenus amis. Je les vois rester ensemble à l’école et se réunir pour un déjeuner ou un film. Bien sûr, ils ont plus d’assurance quant à leurs compétences en anglais, mais je pense que la meilleure preuve des effets du voyage est l’introspection qu’ils ont commencée.
Qu’est-ce qui vous a surprise dans votre expérience de voyage en groupe ?
Je pensais qu’il pourrait y avoir des problèmes de discipline ou que certains étudiants auraient un comportement agressif. Heureusement, tout le monde s’est débrouillé assez rapidement et a été très coopératif dès le début du voyage.
Qu’avez-vous appris sur vous-même en tant qu’enseignante ?
J’ai appris que ma patience était plus grande que je ne le pensais et que j’étais une dur à cuire. J’ai passé une semaine entière avec des béquilles lors de mon premier voyage après m’être foulé la cheville – ce qui ne m’a pas empêchée de faire le tour de Manhattan. J’ai aussi appris que la seule chose qui a réuni tous les enfants était l’amour de l’aventure.
Les amitiés nouées lors de ces voyages, et celles que nous avons formées ensemble en tant qu’enseignants, sont toujours vivantes et se portent bien. Ce fut une aventure pour tout le monde. Nous avons partagé la peur de l’inconnu, l’enthousiasme du voyage, la découverte de lieux, d’odeurs, de saveurs et de personnes nouvelles – ce qui a été profitable pour nous tous. J’y retournerais tout de suite.