Comment amener les étudiants à parler ? (avec un minimum d’apport)
1. Présenter l’idée aux étudiants
Rappelez aux élèves que la plupart de leurs échanges verbaux sont des conversations et non des présentations. Pour les étudiants les plus jeunes, cela pourrait être une rencontre entre amis autour d’un café. Pour les adultes d’âge universitaire ou dans la vie active, la situation se transforme en déjeuner d’affaires de travail ou en rencontre lors d’un événement.
Dites à vos étudiants qu’ils ne seront pas assis en cercle et ne feront pas non plus de présentation devant leurs pairs. Ils seront en petits groupes s’exprimant tous en même temps.
2. Préparer les sujets
Pour chaque unité enseignée, trouver trois ou quatre sujets vaguement liés. La première fois que vous préparerez cette activité, faites en sorte de choisir des sujets logiques et en lien avec les étudiants. Puis, au fur et à mesure de l’exercice, permettez l’introduction de sujets moins généraux, plus obscurs, comportant même une touche de controverse.
Par exemple, pour les étudiants de niveau universitaire, suivant un cours de psychologie, j’ai sélectionné :
• Tony LaMadrid (UCLA Schizophrenia Medication Experiment)
• Harry Harlow and the Pit (or Well) of Despair
• David Reimer
• The Little Albert Experiment.
Pour une leçon sur la famille avec des apprenants adultes, les sujets étaient :
• The Mitford sisters
• Fred Phelps and the Phelps family
• The Duggar family
3. Recherche des étudiants
Numérotez chaque sujet et distribuez-les, au hasard, aux étudiants. Accordez-leur trois ou quatre jours pour faire une recherche sur leur sujet en anglais, en leur rappelant qu’ils ne pourront pas emporter de notes ou d’appareils le jour J. (Si les étudiants paniquent, demandez-leur s’ils doivent vérifier leurs notes lorsqu’ils s’adressent à de nouvelles personnes lors d’une conférence professionnelle ou à des amis lors d’un déjeuner. Ils répondent généralement que non.)
Chaque élève sera responsable de leur discussion de 20 minutes en petit groupe au cours de la journée. Leur tâche ? Donner une description brève et générale de leur sujet (environ cinq minutes), puis prendre et/ou poser des questions permettant d’impliquer les autres étudiants dans la conversation.
(conseil : Facilitez la tâche en préparant des questions ouvertes et en utilisant des « wh- questions » plutôt que des questions qui appellent une réponse par oui ou par non).
Les étudiants doivent laisser la conversation évoluer naturellement. Au début, ces conversations peuvent sembler très guindées, mais après quelques semaines, les étudiants les attendent avec impatience et apprécient vraiment de pouvoir aborder des sujets intéressants.
4. Configurer l’activité
Demandez aux étudiants qui détiennent le premier sujet de se présenter devant la classe. Divisez la classe en groupes, en veillant à ce qu’il n’y ait qu’un seul étudiant à détenir le premier sujet dans chaque groupe. Lancez la minuterie pendant 20 minutes. À ce stade, les autres intervenants ne peuvent pas aborder leurs sujets. Les étudiants trouveront cela difficile au début, mais cela les obligera à écouter et à prêter attention à l’intervenant initial.
(conseil pour impliquer les étudiants : distribuez à chacun trois élastiques. Chaque fois qu’ils parlent, ils peuvent poser un élastique sur la table. À l’issue des 20 minutes, les groupes ayant posé tous leurs élastiques sur la table obtiennent l’intégralité des points).
Quand la minuterie se déclenche, tout le monde se lève et va à l’avant la classe.
Répétez l’opération pour le deuxième sujet, en créant, à chaque fois, de nouveaux groupes. Cela aide à renouveler les conversations. Relancez le minuteur pendant encore 20 minutes. À présent, ils ne peuvent parler que du deuxième sujet.
5. Notes destinées aux enseignants
• Allez d’un groupe à l’autre pour aider aux questions ou relancer la conversation en cas de problème. Écoutez aussi pour relever les erreurs de grammaire ou problèmes de prononciation courants. N’interrompez pas la conversation, mais prenez des notes pour les leçons à venir ou la fin du cours.
• Réfléchissez aux élèves que vous placerez dans chaque groupe. Pensez à réunir les étudiants les plus silencieux dans un même groupe afin de les contraindre à parler davantage. Sans attirer l’attention sur ce point, séparez les amis et les étudiants de même langue maternelle.
• Si vous souhaitez noter cette activité, la règle d’or est d’attribuer 50 % pour le leadership et 50 % pour la participation.
Si cela est ainsi fait, en quatre sujets de 20 minutes chacun, les étudiants écouteront et parleront pendant 80 minutes. De plus, il s’agira d’une conversation en anglais et non d’une présentation. Mieux encore, en préparation, ils auront également fait des recherches et lu en anglais !