Comment avoir une carrière à l’international ?
Après avoir étudié l’histoire et la littérature, vous êtes maintenant responsable de ventes au niveau européen. Comment est-ce arrivé ?
J’ai toujours pensé que les études ne déterminaient pas la profession d’un individu – qu’elles ne commandaient pas une vie professionnelle. Je me suis toujours intéressée à la littérature et à l’histoire et j’ai toujours énormément lu, donc, je savais que c’était là le genre d’études que je souhaitais poursuivre.
Toutefois, dans le même temps, j’avais bien conscience que je ne deviendrais pas écrivaine ou historienne ; c’est donc très tôt, vers l’âge de 16 ans, que j’ai commencé à suivre de nombreux stages à Londres et à Paris. Ma vie était déjà ancrée dans l’univers de l’entreprise et j’ai commencé à travailler rapidement après mes études.
C’est également la raison pour laquelle j’ai passé mon MBA – je savais que j’aurais besoin de compétences plus théoriques et fondamentales. J’ai étudié des sujets très abstraits, de sorte que ces stages étaient particulièrement pratiques et j’y ai développé de nombreuses compétences techniques – en travaillant pour les banques, par exemple. Suivre des stages est un excellent moyen de vraiment apprendre à se comporter dans le monde de l’entreprise.
Qu’avez-vous tiré de votre expérience d’étudier et de vivre à l’étranger ?
En vivant et en étudiant à l’étranger, j’ai appris à écouter avant de parler. Je m’adapte très rapidement à de nouvelles cultures et m’épanouis dans des contextes internationaux. J’aime travailler avec des équipes multiculturelles et diversifiées et, lorsque je gère un projet, je sais rassembler les individus, de sorte que tous puissent tirer profit des différentes origines et nationalités présentes.
Lorsque j’ai travaillé en Inde, pendant quatre ans, j’ai appris à être flexible, faire preuve de patience et m’adapter à de nouvelles cultures. Je me suis aperçue qu’il y avait toujours une solution à tout.
De quelle manière votre parcours cosmopolite vous a-t-il aidé dans votre carrière ?
Il est évident que c’est un excellent moyen de briser la glace lors des interviews, mais cela m’a également beaucoup aidée en matière de leadership – les histoires internationales intéressent toujours beaucoup. Dans ma vie de tous les jours, mes expériences internationales m’ont vraiment aidée à collaborer avec des équipes.
Elles ont positivement modifié mon comportement au travail. Une expérience internationale ne peut être que positive : elle rend plus mature et plus ouvert.
Quels conseils donneriez-vous à des jeunes en recherche d’emploi ?
Bien sûr, cela dépend toujours du contexte et de nos antécédents, mais, au début de notre recherche et lors de nos premiers emplois, nous sommes toujours un peu effrayés et croyons préférable de travailler pour une marque connue ou d’occuper un emploi qui sera du meilleur effet sur notre CV. Je ne pense vraiment pas que ce soit le cas. Je crois que cet état d’esprit a réellement changé et que les recruteurs recherchent des personnes ayant exercé des fonctions diversifiées.
Les recruteurs veulent voir des gens – aussi cliché que cela puisse paraître – faire ce qu’ils aiment et ce qui les intéresse, plutôt que de simplement travailler pour une grande société, parce que cela mettrait leur CV en valeur. Faites ce que vous avez envie de faire. Et vous savez quoi ? Faites votre possible pour partir à l’étranger.
Vivre une telle expérience est si important, surtout à un jeune âge ; d’une part, vous en tirerez de nombreux enseignements et, d’autre part, vous rentrerez de voyage en ayant développé une maturité que bien des jeunes de votre âge n’auront pas.
Quelle est l’importance des langues étrangères dans le monde du travail aujourd’hui ?
Je travaille pour une société américaine à Londres, par conséquent, nous parlons tous anglais ; mais, même auparavant, lorsque je travaillais en Inde, tout était en anglais. Parler plusieurs langues aide sans aucun doute – j’ai toujours des relations privilégiées lorsque je collabore avec une équipe française.
Cependant, on ne peut pas parler toutes les langues du monde, donc, d’abord et avant tout, il est important de très bien parler l’anglais. Pas seulement pour parler, mais aussi pour penser en anglais, sans traduction et, bien sûr, plaisanter en anglais – c’est ce qui vous permet de comprendre que vous maîtrisez effectivement une langue !
Londres est un environnement très concurrentiel. Avez-vous des conseils pour ceux qui souhaitent travailler dans une grande ville ?
Je conseillerais sans hésiter à quiconque de vivre dans une grande ville, une fois dans sa vie. Même si vous ignorez combien de temps vous y resterez, faites en sorte d’en profiter pleinement. Essayez d’adopter la ville autant que vous le pourrez – grâce au travail, à la vie personnelle et aussi aux possibilités qu’offre le réseautage. Les grandes villes présentent de nombreuses opportunités de réseautage.
Certains pensent que vivre dans une grande ville doit être très difficile, moi, j’apprécie cela ; je trouve cela fantastique. Il suffit de voir tous les aspects positifs que les grandes villes ont à offrir – même si elles peuvent paraître oppressantes à certains moments. Gardez l’esprit ouvert, soyez heureux et rendez-vous compte de la chance que vous avez de vivre dans une grande ville !